Jusqu’au jour où les murs de nos appartements seront animés, vivants et interactifs, les œuvres qui s’y déposent pour les habiller continueront à évoluer.
L’homme et la femme entrant en rapport avec les objets esthétiques… large laboratoire de recherche qui me passionne, mon (trop grand) carré de sable, le lieu où je guette les traces que laissent nos excès de consommation hâtive. Tamisage entrepris, j’aperçois dans les résidus un nombre étonnant de dépendances que je classifie de frelatées. Ce sont ces dépendances qui ralentissent l’uniformisation de l’être humain. Dans les gestes quotidiens de tous et de chacun, apparaissent des habitudes qui font ici la trame de tapisseries légèrement différentes, d’une cellule à l’autre. Avec cette matière de base, j’ai travaillé l’exposition que je vous propose.
N’ayant pas trouvé dans les formes d’expression traditionnelles la complexité ni la rapidité nécessaires, j’ai inséré l’ordinateur dans mon processus. Pour le soutien à la conception autant pour la réalisation, le pixel, particule visuelle numérique la plus petite qui soit (en attendant le jour de son atomisation) me sert de pigment virtuel.
La dualité physique/virtuel amène une réflexion : quels éléments se greffent aux autres? De là émerge le désir d’explorer les rapports entre la matière et le numérique. Le chevauchement des plans et des différents médiums apporte une troisième dimension et une profondeur aux matériaux; l’œuvre se rapproche alors de la sculpture. Des œuvres aux formats éclectiques, bientôt éclairées artificiellement et/ou naturellement, créent des surprises visuelles. Leur disposition dans l’espace qu’elles s’approprient donne du mouvement et fait littéralement sortir de leur cadre les matériaux physiques.